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Divorce Iranian Style

  • Kim Longinotto
  • Ziba Mir-Hosseini
1997
52

Synopsis

En Iran, ce sont les hommes qui ont le droit de divorcer. Au tribunal, les femmes sont par conséquent sommées par le juge de tenter de récupérer leur mari par la séduction. Si le mari persiste dans son intention de divorcer, il paie une compensation à sa femme et l’affaire finit là. Les femmes ne peuvent pas obtenir le divorce sans le consentement de leur mari, sauf dans quelques cas reconnus par la loi : mensonge au moment du mariage, impuissance ou aliénation mentale du mari. Kim Longinotto, réalisatrice, et Ziba Mir-Hosseini, anthropologue et experte de la loi familiale en Iran et au Maroc, ont enquêté de près sur cet exemple d’injustice sociale. Pendant des semaines, elles ont suivi les affaires en cours au tribunal familial de Téhéran, en se concentrant sur les cas de trois femmes, qui ont aussi été filmées chez elles. Avec une approche respectueuse mais claire, la caméra de Longinotto analyse les drames en jeu. Nous voyons une femme qui veut que son mari soit puni parce qu’il la bat et qu’il a une relation adultère. Une fille de seize ans traîne son mari de trente-six ans au tribunal dans une tentative désespérée d’obtenir le divorce sans perdre le cadeau de mariage qu’il doit lui payer. Une troisième femme se donne beaucoup de mal pour obtenir la garde de sa fille cadette, qui selon la loi revient au père parce que la mère s’est remariée. S’il est vrai que les droits des femmes sont étouffés par la loi, le film réussit néanmoins à balayer plusieurs préjugés. Le juge clérical n’est pas un tyran, mais un homme compatissant, patient, intelligent, bien que limité dans ses actions par la législation islamique. Les femmes, en dépit de leur position fragile, nous frappent par leur ingéniosité, leur vigueur incomparable, leur humour et leur endurance. Les hommes par contre manquent d’une force personnelle comparable et semblent dépendre uniquement de leurs droits légaux.
Malgré les tragédies déchirantes qui ont lieu, le film garde une certaine légèreté. Les personnages du film, tous pleinement conscients de la présence de la caméra, agissent de manière étonnamment ouverte et forte (parfois en s’adressant directement à la réalisatrice). Longinotto et Mir-Hosseini évitent toujours de tomber dans le mélodrame bon marché. Même quand la fille du juge, âgée de cinq ans, apporte une touche comique in imitant son père au tribunal, le style sobre mais obstiné se refuse à une dramatisation inutile et ne fait qu’approfondir la réalité complexe donnée à voir. (Myriam van Lier – Visions du Réel)

Mots clés

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