Île volcanique minuscule dans la magnifique baie de Naples, Nisida est aussi une bâtisse haute et épaisse, avec peu d’ouvertures, une prison, un institut pénal, où sont détenus une quarantaine d’adolescents. De mars 2003 à septembre 2004, la réalisatrice a suivi le cheminement de quatre d’entre eux. Au gré des séjours, au fil du temps, au travers des conversations individuelles ou des activités de rééducation en groupe et pendant les temps morts où le sentiment de l’ennui prédomine, une relation de confiance s’est tissée entre la réalisatrice et les quatre adolescents. Les contraintes du tournage (interdiction de filmer les visages, obligation de ne tourner que dans les lieux publics) ont nourri l’esthétique du film. Les visages des adolescents sont couverts par des masques qu’ils ont eux-mêmes fabriqués, et la caméra, en recourant aux gros plans et à une fragmentation de la représentation, devient le miroir des différentes facettes de leur personnalité et du morcellement intérieur dont souffre ces adolescents.