25 septembre 1940 : un homme marche à travers les Pyrénées. Il veut quitter la vieille Europe, son pays, sa terre, ses racines, ses proches parce que cette terre est devenue maudite pour lui et bon nombre de ses compatriotes.
Il est allemand, philosophe, juif et cela fait trop pour le nouveau régime qui règne désormais sur le vieux continent avec la complicité de la France sous occupation allemande. Walter Benjamin veut rejoindre les Etats-Unis. Pour cela il faut gagner l’Espagne puis le Portugal.
La Gestapo est derrière lui, les franquistes devant… Après une traversée dantesque de la montagne, il parviendra jusqu’à Port-Bou (Espagne), mais il apprendra que ne possédant pas l’autorisation de quitter le territoire français, il sera remis le lendemain aux autorités françaises, donc à la Gestapo. Refusant ce scénario, il se suicidera dans un hôtel de Port-Bou.
Ce film lui rend hommage, tout en apportant quelques pans de son œuvre considérable, inclassable, mais tellement visionnaire au moment où nos démocraties dérivent dangereusement vers la confusion et la banalisation faisant la part belle à des mouvements aux idéologies dangereuses.
Le film est soutenu par La Ligue des Droits de l’Homme
Avec la participation dans le documentaire de : Gille Manceron, historien – Roger Rull, ex-maire de Banyuls-sur-Mer, est à l’origine du chemin Walter Benjamin – Bessompierre, artiste-peintre – Marta Gili, directrice de l’École nationale supérieure de la photographie – Roland Gori, psychanalyste – Bruno Tackels, biographe de Walter Benjamin – Edwy Plenel, journaliste – Madeleine Claus, docteur en littérature allemande.
“Je déballe ma bibliothèque” de Walter Benjamin
“Je déballe ma bibliothèque. Voilà. Elle n’est donc pas encore dressée sur les étagères, le léger ennui du classement ne l’a pas encore développée. je ne peux non plus marcher le long de ses rangées pour les passer en revue, accompagné d’auditeurs amis. Tout cela, donc, vous n’avez pas à le redouter.
Me voici réduit à vous prier de vous transporter avec moi dans le désordre de caisses éventrées, dans une atmosphère saturée de poudre de bois, sur un sol jonché de papiers déchirés, au milieu de piles de volumes exhumés depuis peu à la lumière du jour après deux années d’obscurité, pour que d’entrée de jeu vous partagiez un peu l’humeur, nullement élégiaque mais au contraire impatiente, qu’ils éveillent chez l’authentique collectionneur.” (p.41)
“Chaque livre possède deux poids différents : d’une part, un poids physique et, d’autre part, un poids subjectif qui se rapporte au contenu du livre, voire à son importance. Combien de fois nous retrouvons-nous, en quittant un lieu, devant ces décisions difficiles : quels livres aimerions-nous ou pourrions-nous emporter ?” (p. 7)
“Parmi toutes les façons de se procurer des livres, la plus glorieuse, considère-t-on, est de les écrire soi-même”
PARTAGEONS NOTRE GOÛT POUR LE CINÉMA DOCUMENTAIRE
Tous nos rendez-vous autour du cinéma documentaire : projections, rencontres, festivals et ateliers
